Agen (47000)
Place du Docteur Esquirol
Tronchet Guillaume
Ville d'Agen
1907-1908
1900-1930
1113.60 m2
Inscrit au titre des monuments historiques en 1986
Le théâtre municipal Ducourneau compte parmi les premiers bâtiments publics français construit en ciment armé. Identifiable par sa façade en rotonde, il trône depuis 1908 sur la place de l’hôtel de ville d'Agen aux côtés des hôtels particuliers Renaissance convertis en musée.Conçu par l’architecte Guillaume Tronchet, l’édifice est d’inspiration éclectique, il marque la trés grande permanence de la culture architecturale héritée des siècles passés.
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La construction d’un nouveau théâtre, en lieu et place du théâtre Moncorny (1808-1906), fait l’objet d’un concours. Le programme de ce concours est publié en 1906, la commission reçoit 16 projets et attribue à Léon Legendre le 1er prix. Pour autant Guillaume Tronchet, le deuxième prix, est finalement choisi pour réaliser le projet. Natif de Villeneuve-sur-Lot, Tronchet (1867-1959) élève de Victor Laloux (architecte de la gare d’Orsay) obtient son diplôme d’architecte en 1891. Devenu architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux, il dessine de nombreux édifices, parmi lesquels dans le département, le théâtre de Villeneuve-sur-Lot (1927-1935).
Le théâtre d’Agen est en partie financé par un legs fait par un particulier, Alphonse-Pierre Ducourneau, qui donnera son nom à l’édifice. Sa construction débute en 1907. Le président de la république Armand Fallières, lot-et-garonnais et ami de Tronchet, pose la 1ere pierre le 30 avril 1908.
Le bâtiment s’inscrit dans un quadrilatère de 46 mètres de long sur 24 mètres de large. La façade principale est marquée par une rotonde centrale qui supportait jusqu’en 1939 un dôme. Deux petits tambours latéraux recouverts par une terrasse enserrent la rotonde. Trois ouvertures en arc donnent accès au vestibule ovale d’entrée. Au premier étage, trois hautes fenêtres rectangulaires sont encadrées par des colonnes aux chapiteaux ioniques, un balcon cintré épouse l’ensemble. La façade principale, couronnée au dernier étage par un ensemble sculpté, présente de nombreux éléments de décors (statues représentant Musique et Tragédie, hauts et bas-reliefs). Les façades latérales sont sobres, percées par des baies et une série d’œils de bœuf. La façade postérieure en encorbellement possède d’étroites ouvertures verticales.
A l’intérieur, le vestibule d’entrée s’ouvre sur un grand escalier qui mène à la salle. Au 1er étage, le grand foyer et les deux petits salons, qui occupent les loggias latérales, sont décorés par des peintures d’artistes régionaux (Boyer, Mondineu, Didier-Tourné). Ducourneau est un théâtre à l’italienne. La structuration de la salle de spectacle en forme de demi-cercle améliore notamment la vision des places de côté. Plusieurs balcons en porte-à-faux, incluant des loges, sont disposés sur 3 cotés en fer à cheval. Le plafond de la salle représentant une allégorie de la musique, est peint par Antoine Calbet.
L’utilisation du béton armé (brevet de François Hennebique) est une première pour ce type de programme. L’architecte a su tirer profit des possibilités techniques de ce matériau (aménagement des balcons en porte-à-faux), réputé incombustible.
Ressources complémentaires / Base Mérimée - Ministère de la Culture et de la Communication