Le Passage d'Agen(47520)
Rue de la Bénazie
Sirieys Hélène Thouin Stéphane
Ville du Passage d'Agen
2004
Depuis 2000
831 769,63 € TTC (dont 96 989 € de plantations)
Le cimetière de Dolmayrac s’étend dans sa partie la plus ancienne au sud de l’église Saint Urbain. Le projet consiste en une seconde extension du cimetière, incluant la création d’un columbarium. Le terrain étant situé en zone inondable du Plan de Prévention des risques naturels, cette contrainte a été prise en compte tant au niveau de l’organisation générale que de la composition paysagère. L’ambition a été de réaliser un cimetière paysager qui s’insère au mieux dans le paysage linéaire du bord de Garonne.
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Le cimetière se développe selon une trame orthogonale qui définit des quartiers différents. Cette organisation géométrique est motivée par un souci d’intégration dans un secteur à dominante agricole, où le parcellaire en lanières dessine un paysage en bandes. La composition se fait à partir d’une voie centrale et de 2 voies latérales en bordure du cimetière. Seules ces voies sont accessibles aux véhicules, les voies perpendiculaires sont réservées aux piétons.
Deux esplanades sont prévues, pour le rassemblement des personnes lors d’enterrements, et également pour le retournement des véhicules de service ; l’une en pied de talus, devant le colombarium, la seconde au centre du cimetière, en prolongement du jardin lapidaire. Sur cette ossature de voies viennent s’adosser :
- d’une part, les plantations en structure linéaire (haie ou alignement), toutes disposées dans le sens des flux d’eau ;
- d’autre part, les dispositifs de recueil des eaux de ruissellement (cunettes, fossés larges, ou boulingrins).
Le boulingrin se trouve en prolongement de l’allée centrale ; il est constitué de trois pièces dont l’effet visuel donne un large tapis vert longé par les allées devenues piétonnes. Ce tapis conduit vers l’escalier du nord et le chevet de l’église. Ce motif de pièces de gazon en léger creux généralement utilisé dans les jardins classiques est envisagé comme stockage pour les excédents d’eaux de ruissellement de manière à ne pas encombrer le fossé existant. Ce dernier est conservé, il est longé sur ses rives par deux sentiers piétonniers.
Le colombarium, pour respecter les caractéristiques du terrain et son rôle de champ d’inondation, est intégré aux ouvrages de soutènement des talus existants et de la rampe d’accès à créer. Visuellement, il est perçu comme le soubassement des cimetières anciens et de l’église Saint Urbain. Le parti architectural a été de le dessiner comme un portique, avec un assemblage de maçonnerie de briques et de pierre, en réponse aux maçonneries de l’église et de la digue aménagée au niveau de la passerelle. Deux escaliers encadrent ce portique et assurent la liaison piétonne entre les cimetières du haut et la nouvelle extension. Pour les véhicules de service, une liaison est assurée par une rampe traitée en stabilisé.
Près du columbarium, un espace protégé des arbres est réservé à la dispersion des cendres. Cette fontaine de dispersion est composée d’une dalle inclinée dans le sol avec un bassin réceptacle, l’ensemble complété par un pupitre pour graver les noms. Cet élément est installé sur une surface enherbée, reliée aux allées par un pas japonais. Un jardin lapidaire marque une pause dans l’alignement des tombes ; cet espace permet de conserver les éléments de sculpture intéressants des concessions restées abandonnées sur les 3 cimetières.
Conformément aux dispositions du Plan de Prévention des risques d’inondations, la clôture frontale est constituée d’un mur-bahut de 0.65 m de hauteur, surmonté d’une grille avec montants verticaux de formes souples. Le motif végétal s’inspire de l’image de graminées ondulant aux vents. Il garantit une transparence et une perméabilité de la clôture. Les clôtures latérales sont constituées de grillages tendus entre piquets métalliques.
Les végétaux choisis sont aptes à supporter la variation d’humidité dans le sol.
- en alignement : des copalmes d’Amérique et des tulipiers ;
- en isolé : des cyprès chauves ;
- en haie : différentes variétés de saule.
Les allées sont réalisées dans un matériau perméable, type stabilisé naturel, sans liant de résine pour éviter l’imperméabilisation des sols.
Equipe de maîtrise d'ouevre : Hélène Sirieys, paysagiste - Stéphane Thouin, architecte.