Sainte-Livrade-sur-Lot (47110)
Agence d’architecture Greenwich 0013 Archi-conseil Blazquez David
HabitalysClairsienneCiliopée Habitat
2014
Depuis 2000
Résidence Cochinchine : Palmarès 2014 de l’architecture et de l’aménagement de Lot-et-Garonne – Lauréat Habitat Groupé & Collectif
En 2012 un secteur du CAFI a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques
En 1956, l’Etat a rapatrié des ressortissants français d’Indochine qui fuyaient la guerre. La plupart ont été accueillis dans des anciens camps militaires, notamment celui de Sainte Livrade-sur-Lot. Ces baraquements prévus pour l’hébergement des ouvriers qui devaient bâtir en 1930, près du Lot, une poudrerie ont donc servi de logements pendant plus de 50 ans. Pour résorber des conditions d’habitat devenues indignes, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) a soutenu financièrement la mise en œuvre d’un programme de démolition–reconstruction du Centre d’Accueil des Français d’Indochine (CAFI). Cette importante opération d’urbanisme mixant logements, commerces et équipements publics et culturels a été inaugurée le 15 août 2014.
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Les travaux débutent en 2008 : les 2 épiceries sont détruites et reconstruites, puis 3 bâtiments. Le phasage du relogement s’effectue en lien étroit avec la reconstruction. Les habitants vont être logés au fur et à mesure de la construction des maisons neuves. Trois bailleurs sociaux participent à cet effort de production en réalisant 96 logements. (AMO : SEM 47).
Trois ensembles de logements neufs sont construits entre 2008 et 2014 :
La résidence Cochinchine propose une interprétation contemporaine de la typologie du logement en bande. Par la relation qu’entretiennent le bâti et le végétal, la composition urbaine de ce programme de logements individuels restitue au quartier les qualités d’un cadre de vie rural. Desservi par une voie à sens unique qui serpente entre 7 plots de 7 logements chacun, le projet intègre venelles et espaces de respiration plantés qui favorisent la rencontre entre les habitants. Selon une logique d’implantation orientée nord-sud, chaque maison dispose sur une parcelle en lanière d’un profond jardin orienté au sud, dont les limites séparatives sont plantées de haies végétales. En façade nord, le plan des maisons propose une articulation garage/entrée en retrait de la voirie, afin de permettre le stationnement d’un ou deux véhicules devant le garage. Côté sud, la façade s’anime grâce aux boîtes ajourées de liteaux de bois des garages. Les coûts de construction de ce programme ont pu être optimisés par la construction successive des îlots. Le volume compact de ces logements en bande a permis de réduire les déperditions énergétiques et d’obtenir le label Très Haute Performance Energétique (THPE).
Les îlots reconstruits encadrent l’entrée du CAFI et jouxtent le lieu de mémoire. Le plan masse du projet reprend la trame du camp d’origine en morcelant les barres. La volumétrie et le caractère horizontal du baraquement sont repris. Les matériaux, bardage bois sur ossature, bac acier de couverture, donnent à l’écriture architecturale un caractère contemporain. Des jardins privatifs sont créés pour chaque logement.
Situés de part et d’autre des deux commerces, les logements accueillent en priorité les « ayants-droit » (habitants arrivés dès 1956 et qui ont toujours vécu sur le site). Les logements proposent, pour un loyer maitrisé, confort et cadre de vie de qualité. Ils ont été conçus selon les normes de la Très Haute Performance énergétique.
Un lieu chargé d’histoire : le 29 juin 2012 un secteur du CAFI a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’inscription a permis de conserver un ensemble composé de 4 barres de bâtiments (au nord-ouest), la Pagode, son monument cultuel ainsi que la Madone et son cadre végétal.
La convention ANRU, compte tenu de l’intérêt historique exceptionnel de ce site a inscrit des crédits pour les opérations permettant de préserver la mémoire des lieux. Une étude de préfiguration confiée au cabinet Arcus a permis d’élaborer un cadre général pour la faisabilité d’un tel projet et de dresser les premiers éléments de sa programmation. Un comité scienti-fique, présidé par Martine Salmon-Dalas, conservateur général du Patrimoine, a été chargé, par le Préfet de définir et d’identifier la vocation et la nature dudit lieu de mémoire. Le Collectif des associations du CAFI a fait une proposition pour le lieu de mémoire.
Ressources complémentaires / Base Mérimée - Ministère de la Culture et de la Communication